A l'affiche

Grande claque d'hier soir, le dernier film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, retrace quelques semaines (les faits réels se déroulent sur 3 ans, mais le déroulement du temps est peu explicite dans le film, sans que cela porte à conséquence) de la vie de moines de Tibbherine avant leur assassinat (toujours non expliqué 14 ans après les faits).
Petite communauté (8 moines) trappiste (cisterciens), Notre-Dame de l'Atlas partage le quotidien des villageois groupés autour du monastère. Un des frères, frère Luc (magnifique Michael Lonsdale), est médecin, tous écoutent ceux qui viennent les voir ou les invitent chez eux. Leur vie quotidienne est occupée par les tâches ordinaires et la prière. Leur prieur, frère Christian (superbe Lambert Wilson), cherche comment vivre au mieux la fraternité, étudie notamment le Coran, écrit régulièrement sur ce qu'il vit. Le terrorisme islamiste bouleverse ce fragile équilibre. La vie des frères est menacée, le dilemme s'installe : partir ou rester ? Le film est une méditation sur ce choix ; il fait la part belle à la parole, entre les frères, entre les frères et les villageois, et aux passages bibliques et chants liturgiques qui participent pleinement de la réflexion-prière des frères. Aucun suspense, la fin est connue de tous, et on sait même déjà très tôt, quand on connaît les écrits de Christian de Chergé, le prieur décédé, quels seront les derniers mots du film. Mais bien évidemment, là n'est pas l'enjeu...
Ce film est magnifique. Qu'importe que l'on croit ou non en Dieu, qu'on considère au fond les moines de Tibbherine comme des cinglés masochistes (bon, ce n'est pas du tout l'optique du film, quand même) ou comme des saints, c'est d'abord d'humanité dont il est question. Oui, les frères se posent la question de la fidélité à ce qu'ils pensent que Dieu attend d'eux ; mais le fil conducteur, c'est celui du lien qu'ils entretiennent avec ce pays, avec leurs voisins, c'est leur choix de vivre là et pas ailleurs. les frères ne cherchent pas le martyr, ils cherchent à être auprès de leurs amis algériens musulmans.
Le "testament" de Christian de Chergé, pour ceux qui ne le connaissent pas, est sans doute le plus bel éclairage sur cette histoire :
http://users.skynet.be/bs775533/script/contemp/Atlas/testa-fr.htm

on a vu le dernier Harry Potter cet après-midi, et c'est bien !
nettement mieux que les deux précédents (le 5, j'ai revu le début à la télé l'autre soir, je ne me souvenais de rien, rien, rien !). le début est excellent, triste, pesant, même. l'ambiance tendue est bien rendue tout du long, même s'il y a quelques touches d'humour dix fois moins cruches que dans certains épisodes. Ron notamment gagne vraiment en épaisseur. c'est très sombre, ce qui est très bien. j'ai bien aimé la BO aussi (c'était déjà Desplat, pour les précédents ???).
bref, un bon moment.
après, il y a des longueurs, des trucs mal ficelés - au début, quand un certain nombre de personnages sont obligés de se présenter à Harry parce qu'on ne les a pas vus dans les films alors qu'ils sont très présents dans les livres... - mais c'est plutôt réussi à mes yeux. Même Miach qui n'a pas lu les livres et a trouvé les films précédents moyens ou médiocres s'est fendu d'un "c'est pas mal". c'est dire

Super il faut que j'y aille, moi aussi j'ai revu le 5 à la TV l'autre fois
J'ai vraiment tout oublié aussi et avec celui-là ça va être encore pire...

C'est quand même chiant qu'il soit en deux volets même si c'est pour la bonne cause...

Haaaaaaaaa j'étais sure Lothi que même débordée tu irais voir Des hommes et des Dieux. J'avoue avoir beaucoup trainé la patte, je ne me suis décidée que cette semaine (et j'ai eu le malheur d'emmener deux copines qui sont restées hermétiques). Mis à part un énorme bémol sur Lambert Wilson qui joue comme un enfant de choeur qui veut faire plaisir à ses gentils parents, je me suis progressivement laissée prendre par l'histoire, le rythme, la beauté des plans. Et "Dieu" sait que je n'aime pas Xavier Beauvois!) Je trouve ça absolument incroyable qu'un film aussi difficile et courageux ait eu un tel succès : il faut les assumer les plans à rallonge, les textes de pure reflexion philosophique et cet univers tellement pas vendeur!
le sujet est vraiment passionnant dans sa manière d'entremêler la foi, la charité, le courage, le refus du martyr, et cette idée finale de renaissance
Et pas de manichéisme, pas de refus de la complexité politique...
Bref je suis vraiment impressionnée... et Michael Lonsdale, c'est carrément une leçon d'acteur magistrale comme on en voit rarement : le degré zéro du jeu, il est tout simplement

Lothi a écrit:on a vu Tamara Drewe, le dernier Stephen Frears, c'est très bien, très drôle, un poil cynique par moments, un bon film d'été qui ne restera pas dans les annales mais qui permet de passer un bon moment.
Tamara revient dans le village de son enfance, après s'être fait refaire le nez et avoir entamé une carrière de journaliste dans un magazine qui la paye pour raconter ses états d'âme. Elle y met un peu le boxon, séduisant une star du rock pour ados pré-pubères, un écrivain prétentieux dont l'épouse généreuse tient une pension pour écrivains auxquels il étale sa propre gloire, tout en gardant un oeil sur le beau gosse gentil du coin, qui aide justement la brave épouse trop gentille, qui ne voit même pas l'effet qu'elle fait sur le gentil universitaire américain qui essaye désespérement d'écrire le livre du siècle sur Thomas Hardy. Frears filme avec jubilation et ironie les rapports humains dans ce microcosme rural et c'est bien.

je te conseille la lecture de "Gemma Bovery", un roman illustré de la même auteur, l'histoire d'un boulanger normand qui est persuadé que sa voisine est la réincarnation d'Emma Bovary, c'est drole et très intelligent...

ça me dit quelque chose, j'en ai déjà entendu parler. je vais chercher ça, alors.

comme je n'ai pas eu le temps de passer à la bibli avec les aventures d'Yves, je me relis les HP et je me dis que dans chaque tome, il y a quand même de sacrées longueurs...

tu as du courage! sans le suspens je crois que je n'y arriverais pas... Tu es sure que tu n'as pas un petit victor hugo qui traine? ça se relit sans fin ça Victor... hmmm... c'est joli comme prénom ça...

allez, je réponds à Elhea 3 mois après Bon alors HP, je trouve quand même que ça se relit bien, c'est sympa, et dans l'état où j'étais en novembre, c'était franchement plus digeste que Victor

Je suis allée voir aujourd'hui Le discours d'un roi, et c'est vachement bien Forcément, chez moi ça touche plein de choses (d'autant que vous savez quoi ? Yves bégaye depuis la naissance de Marc... Bon, c'est visiblement déjà en train de passer mais ça m'a fait super bizarre...), mais cinématographiquement dans l'absolu, c'est vraiment bien. C'est très sobre, très bien joué, le scénario est solidement construit et la BO est très bien (Alexandre Desplat et Mozart, ça le fait). Pour un retour au ciné, ma foi, je suis bien contente

bon, j'ai vu deux films en 6 mois, l'un a le césar du meilleur film, l'autre l'oscal du meilleur film

mais j'aimerais quand même bien y aller plus souvent, hein

Ah ah ah, ça me dit pas grand chose le discours du roi, mais avec Del on avait raison sur nos pronostics, comme le meilleur acteur et la meilleure actrice. C'est trop facile en fait, il y a vraiment des rôles taillés pour les oscars.

On a regardé les césars, c'était pas drôle on avait vu aucun film.

Ah si, juste les petits mouchoirs qui n'avait pas été nominé, et surtout qui est pas terrible du tout, j'ai pas compris tout le foin qui en a été fait.

Hihi moi aussi j'ai regardé les Césars et vu aucun film non plus. Bon moi j'ai pas d'excuse valable pour ne plus aller au ciné...
Comme tous les ans ces dames s'illustrent, faut qu'ils arrêtent de picoler entre chaque remise de prix...

Le discours d'un roi, c'est vraiment bien, hein. Dommage que Geoffrey Rush n'ait pas eu l'oscar du second rôle, d'ailleurs.
Et Des hommes et des dieux... je me rends compte des mois après à quel point je me le suis pris dans la tronche. bon, je peux concevoir que ça fasse moins d'effet sur Dieu que sur moi

je vois qu'on va plus beaucoup au cinéma ici!
Remarquez moi non plus. J'ai bien pensé à vous en regardant les césars dans le hall de mon hotel à Périgueux. Xavier Beauvois c'est vraiment un beau connard d'alcolo. Et Sarah forestier c'était un rare moment de solitude
En revanche je vous le conseille vraiment "Le nom des gens", c'est assez inhabituel pour une comédie française j'ai vraiment aimé.
Sinon en quatre mois, pour ma part que des merdes: "Je suis un no man's land", "True Grit", "Fighter" et "Essential Killing" : Rien à sauver, c'est de pire en pire le cinema

Si jamais il vous prenait l'idée d'aller voir le Woody Allen, surtout passez votre chemin! C'est une bouse monumentale! Une grande imposture qui pue le pognon et la carte postale!

Victime de mon "milieu professionnel" dithyrambique, je suis allée voir "Tomboy" dont la bande annonce sentait bon le film français Fémis content de lui...
J'aurais mieux fait de me fier à mon instinct... C'est chiaaaaaant

je sors d'un film formidable ! Comme je suis surmenée et que je manquais d'envoyer mon fiston par la fenêtre, mon petit mari m'a expédiée au cinéma sans lui ni les zenfants Je suis allée voir "Et maintenant on va où ?" et j'ai été scotchée. c'est drôle sur fond de tragédie, profondément humain, un hymne aux femmes qui se battent contre les connards de maris-pères-fils qui trouvent que faire la guerre c'est mieux que boire des coups avec ses potes. l'histoire se passe au Liban, dans un petit village coupé du monde (le pont a sauté, il n'est plus accessible que par un chemin bon pour les ânes), où chrétiens et musulmans cohabitent dans la joie et la bonne humeur. Les femmes surtout se débrouillent pour que toute tension soit enrayée avant de devenir un vrai conflit. la première scène est saisissante, situant le fond tragique, puis toute la premère partie du film est plutôt drôle. Sauf que la tension monte quand même, les provocations, les altercations, les hommes parlent de prendre les armes... et les femmes cherchent comment éviter cela et revenir à la paix. la solution qui finit par rétablir le calme donne son titre au film, dans une dernière scène "pendant" de la première, qui ose le rire absurde. J'ai adoré ce film

on a vu aujourd'hui Habemus Papam (deux films en deux jours : j'ai usé mon quota pour un an ), de Nanni Moretti. Le pape est mort, le conclave se réunit et a bien du mal à s'accorder sur un nom, jusqu'à ce que le cardinal Melville, magnifiquement incarné par Michel Piccoli, soit élu. Il accepte la charge, et s'apprête à se présenter sur le balcon de Saint-Pierre pour saluer et bénir la foule. Et là, panique, il s'enfuit.
C'est un beau film, sur l'angoisse d'un homme devant une charge qui le dépasse, sur l'ampleur (absurde) des attentes vis-và-vis de lui. C'est une fable, sur l'humilité, le pouvoir, la responsabilité, et, bien sûr, l'Eglise. C'est d'abord un film porté par son interprète principal, évidemment, Piccoli est bouleversant. En "fou du roi", psychanalyste chez les cardinaux, Moretti est assez juste et n'en fait pas trop (bon, parfois si, mais à peine). Le film est partagé entre la farce, dans les couloirs du Vatican où tout le monde attend que le pape se resaississe, et le drame, autour du pape en proie au doute.
je ne comprends même pas que ce film a pu être critiqué par des cathos y voyant des attaques contre l'Eglise. Moretti, athée revendiqué, regarde les cardinaux avec tendresse ; bien sûr ce qu'il montre a un côté absurde, mais en même temps, Moretti interroge plus qu'il ne juge. Et surtout, l'essentiel n'est pas dans ce tableau drolatique des arcanes vaticanesques, l'essentiel est dans ce questionnement du pape devant lui-même et devant ceux qui l'attendent. La fin est très belle.
Un chouette film, malgré des longueurs.

Lothi a écrit:on a vu aujourd'hui Habemus Papam (deux films en deux jours : j'ai usé mon quota pour un an ), de Nanni Moretti.
Un chouette film, malgré des longueurs.

J'aurais très envie d'en parler avec toi!
C'est sans doute ma gêne ancestrale à l'égard du mâle italien mais pour le coup Moretti je trouve qu'il en fait des caisses et que ça frôle parfois le narcissisme. La première partie est bluffante d'intelligence et de mise en scène, mais dans la dernière je décroche et la fin m'a vraiment déçue...


Personne n'est allé voir Melancholia ?
J'ai mis deux jours à m'en remettre de celui-là...

Je vous conseille aussi Drive, sanglant et surprenant

Let's talk about Kevin : le scénario est naze, le film poseur

Quand tu dis que t'as mis 2 jours à te remettre de Melancholia, faut en comprendre du bien ou du mal? Je l'ai pas vu mais j'aimerais bien à vrai dire....

La Chouette, moi j'ai adoré la fin, je trouve que sur ce coup-là, Moretti se met en retrait, acceptant que ce qu'il filme soit dramatique... J'ai trouvé cette fin super émouvante (et Dieu sait que je ne suis pas papophile, hein !). C'est tellement inimaginable !
Sur le fait qu'il en fait trop sur son propre personnage, oui, plusieurs personnes m'ont dit la même chose. moi ça ne m'a pas gênée, peut-être parce que tout le reste me prenait tellement aux tripes que la dimension burlesque me permettait de respirer. En fait, surtout, je trouve ça tellement secondaire par rapport au reste ! Mais narcissique, oui, indéniablement -il y a des trucs qui fonctionnent mieux que d'autres, ceci dit : la scène des médocs m'a beaucoup plu ; contrairement à beaucoup, le tournoi de volley dans la cour du Vatican m'a franchement fait rire. Il en fait trop, je suis d'accord, mais je pense aussi que s'il en avait fait moins, le film aurait été trop noir. Il sert à rappeler que tout ceci n'est qu'une fable...

Melancholia, j'y serais bien allée, mais non

Sinon, Yves est allé au ciné pour la première fois cette semaine, voir Emilie Jolie (voui, avec son pôpa). il a eu très peur de la sorcière, mais sinon il a bien aimé.
Et aujourd'hui, on a essayé de lui faire voir le Monde de Nemo, ça l'a terrrorisé Il a tenu jusqu'au moment où Doris se fait embarquer par le filet de pêche - la quasi fin, quoi, sauf qu'il s'est tellement mis à pleurer en criant de trouille qu'on a éteint avant la fin J'en avais marre du Petit dinosaure et du Roi Lion, mais je crois qu'on va les lui remettre encore quelques fois (franchement, le Roi Lion, ça fait aussi peur que Nemo, non ? ).

Pour ne pas spoiler on se parlera de cette fin de visu, il y a matière à discuter


Sinon autre grosse claque à laquelle je ne m'attendais pas du tout, c'est Polisse de Maïwen : On suit la dizaine des flics qui compose la brigade des mineurs du quartier nord de Paris, avec humour, sans misérabilisme mais avec quelque chose d'assez implacable qui vous prend aux tripes. Les personnages sont forts et les acteurs assez excellents, un bon coup de pied au cinéma français français plan plan

Melancholia c'est dans le très bon sens du terme, le film m'a retournée comme une crêpe!

Ah polisse.

Ca me faisait bien envie ce film, et après j'ai vu que Maïwen s'était donnée un rôle.

et là c'est juste pas possible, j'ai failli casser ma télé devant le bal des actrices tellement c'était égocentrique. Je peux pas la voir.

Dieu a écrit:Ah polisse.

Ca me faisait bien envie ce film, et après j'ai vu que Maïwen s'était donnée un rôle.

et là c'est juste pas possible, j'ai failli casser ma télé devant le bal des actrices tellement c'était égocentrique. Je peux pas la voir.

ha je l'ai pas vu celui-là...
Dedans elle a un rôle de fille un peu potiche, franchement ça passe et le film en lui-même vaut le coup

Sinon très belle surprise aussi avec L'Exercice de l'Etat
Le scénario est brillant et le film construit autour du point de vue du ministre des transports joué par Olivier Gourmet. ça ne juge pas, ça ne fait pas la morale, on essaie simplement de comprendre ce que c'est que de fait de la politique à l'échelle de l'être humain dans ce que ça a de très dur mais aussi de très trouble...
vraiment je vous le le conseille
en prime la bande son est excellente et l'image n'est pas en reste, en bref ça ne fait pas film français (en même temps c'est produit par les Dardenne...)